Dans sa prise de position à l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Président de la CEPE (Communion des Eglises Protestantes en Europe) décrit cet événement comme une libération, mais aussi comme le début d’un nouvel ordre établi par la force en Europe.
Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n’oublies les choses que tes yeux ont vues, et qu’elles ne sortent de ton coeur; enseigne-les à tes enfants et aux enfants de tes enfants.
Deuteronome 4,9
Avec plus de 90 Eglises membres de différentes confessions protestantes dans toute l’Europe, la CEPE réunit en son sein différentes cultures de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale des Eglises et de leurs fidèles.
Elles ont toutes en commun la souffrance, la douleur et les pertes.
Cependant, la perception de la logique « ami/ennemi » dans les différents pays d’Europe était et est toujours différente, ce qui a aussi conduit à une polarisation et à une rupture profonde de la famille humaine européenne.
C’est pourquoi la CEPE demande une culture de la mémoire honnête et différenciée qui permette la réconciliation, dans laquelle la guerre et l’injustice ne doivent pas être banalisées et les droits de l’homme ne doivent pas être relativisés.
La CEPE a été fondée en 1973, en pleine guerre froide, à construire une communauté d’Eglises par-delà les frontières confessionnelles et le rideau de fer. Elle a fait profession d’une unité que la politique ne peut pas créer, mais qu’elle ne peut pas non plus empêcher : l’unité de l’Eglise de Jésus-Christ.
La Communion d’Églises se considère comme un élément et une source d’impulsion dans le processus d’unification européenne, en ce sens qu’elle conçoit l’Europe comme un espace de responsabilité de son héritage historique.
L’idée de paix européenne apparaît comme une évidence au vu de l’actualité.
Prière
Dieu de miséricorde,
Toi qui as promis d’essuyer toutes nos larmes,
garde notre mémoire, afin que nous ne soyons pas imprudents dans l’oubli ;
protège nos doutes, afin que nous ne suivions pas sans nous en douter des idéologies politiques et des images de l’ennemi ;
protège nos certitudes, afin que, face à la violence, à l’injustice et à la discorde qui nous entourent, nous ne soyons pas muet et découragé ;
protège notre courage, afin que nous nous accrochions à ton message de paix.
Tu es notre paix, fais briller ta paix à travers nous dans le monde.
Amen !