Un article proposé par Marc Vial, professeur de dogmatique à la faculté de Théologie protestante de Strasbourg.

A retrouver dans le dépliant Ce que nous croyons

Jésus Christ, le seul avenir de l’homme

 

Empêchés de vivre pleinement 

Tous, nous aspirons à vivre pleinement, et aucun de nous ne le peut. Le désir de vivre en plénitude est contrarié de multiples manières, d’abord par la mort, la nôtre pour commencer. Notre existence est également entachée de nombreuses souffrances. Nous sommes vulnérables, susceptibles d’être blessés : dans notre corps, dans notre esprit, dans nos relations avec les autres (lorsqu’ils nous quittent, en mourant ou en se détournant de nous). Qui plus est, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire du mal, volontairement ou non, même à ceux auxquels nous tenons le plus. Enfin, nous voulons à toute force nous réaliser par nous-mêmes. Même les croyants les plus convaincus n’arrivent pas à laisser Dieu guider entièrement leur vie. L’être humain, quel qu’il soit, se ferme à Dieu. Cette fermeture, la Bible l’appelle « péché ». En somme, la vie humaine est de toutes parts assaillie par des réalités qui tendent à l’anéantir et contre lesquelles nous ne pouvons rien. 

Jésus Christ crucifié : Dieu dans le néant de l’homme 

La foi chrétienne se distingue de toute autre forme de pensée et de croyance en affirmant que cette condition humaine a été pleinement assumée par Jésus Christ, jusqu’à la mort même. Il est mort, comme tant d’autres. Cette mort n’est cependant pas n’importe quelle mort. Elle n’est pas la mort de n’importe qui. C’est celle de cet homme crucifié qui s’est identifié à tout homme en tant que pécheur, fermé à Dieu. C’est aussi la mort de celui en qui la foi chrétienne reconnaît le vrai Dieu. Si bien qu’à travers la mort de Jésus, Dieu lui-même entre dans la mort. L’événement par lequel Dieu assume la condition humaine est la crucifixion de Jésus. En Jésus Christ, Dieu endure ces forces de souffrances et de mal qui tentent d’anéantir l’être humain.  

Jésus Christ ressuscité : l’homme dans la vie de Dieu 

En assumant jusqu’au bout la condition humaine, Dieu la transforme. L’événement par lequel Dieu transforme la condition humaine est la résurrection de Jésus. La résurrection est retour à la vie. Il ne s’agit toutefois pas de n’importe quel retour à la vie. Ce retour à la vie n’est pas celui de n’importe qui. C’est le retour à la vie du Crucifié, c’est-à-dire de celui qui a pris fait et cause pour tout homme. La foi chrétienne reconnaît en Christ le vrai homme, correspondant pleinement au projet créateur de Dieu. En ressuscitant le Crucifié, Dieu confirme sa communion avec lui et, à travers lui, avec tous ceux auxquels Jésus s’est identifié. La résurrection du Crucifié a ainsi ouvert pour tous un accès à la vie en plénitude à laquelle ils aspirent.  

Car il n’y a qu’un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes, un homme : Christ Jésus.

La Bible, première lettre à Timothée 2,5

Tout est accompli 

Aux yeux des chrétiens, le Christ est ressuscité : le projet de Dieu pour l’homme s’est accompli en lui – en lui seul. Jésus seul correspond, pour l’heure, au projet de Dieu pour le monde. De plus, par sa passion et sa résurrection, il ouvre une fois pour toutes l’accès à la vie en plénitude que personne ne peut atteindre par lui-même. Telle est la signification de l’un des principes fondamentaux de la foi chrétienne en sa version protestante : « solus Christus », « le Christ seul ».  

En conséquence 

Il y a dans nos vies de l’inéluctable : nous souffrons, nous faisons souffrir, nous nous détournons de Dieu, nous mourons. Personne n’y échappe. Mais rien de tout cela ne peut empêcher Dieu de vouloir un avenir avec lui pour l’être humain, un avenir pour tous les êtres humains. Même ceux qui souffrent, font souffrir, se détournent de Dieu et meurent, ont un avenir – avec Dieu.  

Telle est l’espérance chrétienne. Cette espérance n’est ni une fuite en avant ni un vœu pieux. Elle est indissociable d’une mission présente. Car quiconque espère vraiment est tenu de faire en sorte, par ses paroles et ses actes, que ceux dont il croise la route puissent croire que l’accès à la vie en plénitude, qui a été ouvert par le Christ, l’a été pour eux aussi.

Jésus dit : “Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi.

La Bible, Évangile selon Jean 14, 6

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