Oser l'enseignement religieux ?

À la rentrée, de nouvelles personnes ce sont engagées dans l’enseignement religieux, dans des écoles, collèges ou lycées. Marie-Eve Bösiger est l’une d’elle. Nous lui avons posé trois questions…

Qu’est-ce qui vous a attiré dans l’idée de faire de l’enseignement religieux ?

Le changement de posture. Je viens de passer 14 ans dans un engagement pastoral à temps plein à l’Armée du Salut. J’ai passé tout ce temps à mettre ma foi chrétienne en action de manière très concrète, puis à conduire mon entourage à faire de même.
Je suis curieuse de découvrir une autre approche qui consiste à s’investir dans le partage de connaissances et d’outils de compréhension auprès des plus jeunes afin qu’ils trouvent un ancrage qui les aide à réfléchir à la personne qu’ils voudraient être plus tard, et qui leur apprenne à valoriser toute personne qu’ils rencontrent quel que soit son parcours de vie. La plupart des grandes figures historiques étaient des croyants qui puisaient leur inspiration et leur force dans la foi.

Comment c’était d’avoir de vrais élèves en face de soi ?

Très stimulant. Je démarre cette aventure en étant quasiment à temps plein d’emblée. Je rencontre 130 élèves chaque semaine. Les groupes sont très variés, les élèves sont tous différents et réagissent chacun d’une manière qui leur est propre. J’ai vite compris qu’il fallait de grandes capacités d’adaptation pour faire ce métier, et qu’on ne pouvait pas viser d’avoir le même impact sur chaque élève.

Le plus gros défi ? Le plus grand espoir ?

C’est un défi de toutes les heures que d’arriver à transmettre plus qu’un contenu, mais aussi une curiosité, une passion, un intérêt sans cesse renouvelés pour ce sujet si vaste qui relie les cultures, les traditions, l’histoire, la géographie, les sciences humaines, et la découverte des croyances. Je me souviens que les enseignants qui m’ont personnellement marquée étaient des personnes passionnées par leur discipline.
J’espère de tout mon cœur contribuer, à mon humble niveau, à la construction d’une société où les individus se respectent les uns les autres et soient les uns suffisamment à l’écoute de ce qui anime les autres, pour en percevoir ce qu’il y a de favorable à l’équilibre d’une société qui souhaite accueillir librement toutes les diversités.