14 décembre 2020

Avant que rien fût au monde ou « Noël de Lully »

Le prêtre Jean Chapelon est l’auteur de ce texte parodiant le célèbre chœur de la scène 5 du IVe acte de l’opéra Atys de Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687) : « La beauté la plus sévère prend pitié d’un long tourment ». Cet intérêt pour la parodie d’airs d’opéras montre le succès qu’avaient ces airs profanes pour le public de l’époque.

A voir, à écouter

Anne Azéma, soprano
Camerata Boston

 

  1. Avant que rien fut au monde,
    Le Verbe était toujours Dieu
    Et sa puissance féconde
    N’avait jamais eu de lieu :
    Il avait son existence
    Dans le sein de l’Éternel,
    Avec la même puissance
    Étant de même immortel :
    Mais l’amour, par sa naissance,
    L’a fait devenir mortel.
  2. Pour mettre fin à l’offense
    Du premier de nos parents,
    Il vient sans magnificence
    Au terme fixé des temps,
    Gouverner dessus la terre,
    Souffrir nos infirmités,
    Faire une sanglante guerre
    A nos sensualités,
    Et sans lancer le tonnerre
    Essuyer nos cruautés.
  3. Mortel qui sens le reproche
    Qui s’élève dans ton cœur
    Fut-il plus dur qu’une roche
    Approche de ton Sauveur,
    Vois ce que fais l’innocence
    Pour te mettre en sûreté ;
    Et promets sans répugnance
    D’accomplir sa volonté.