Les médias se sont faits l’écho cet été du décès de Martin Graff, le 4 août 2021, à son domicile de Soultzeren. Ses obsèques ont été célébrées à Stosswihr le 10 août, sous la présidence du pasteur Jean-Marc Meyer (pasteur du Consistoire de Munster – secteur Grande Vallée).
Né le 22 juin 1944 à Munster, Martin Graff a étudié à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg de 1963 à 1968 et a obtenu sa Licence.
Se sentant d’emblée appelé à un ministère spécialisé dans le domaine de la radio et de la télévision, il n’a pas compris, à l’issue de ses études en théologie, pourquoi l’Église l’obligeait à réaliser un stage en milieu paroissial. Il a néanmoins accepté d’entrer en pro-ministerio et a été nommé vicaire au Temple Neuf à Strasbourg (1968-1969). La commission a ensuite proposé au Directoire qu’il lui soit donné la possibilité de « se former dans la spécialisation désirée ». C’est dans ce cadre et sous l’impulsion du pasteur Gérard Heintz, alors responsable du service Mass media, qu’il a été nommé à Sarreguemines, pour un stage d’un an à Radio Saarbrück : il s’agissait de lui permettre d’acquérir les compétences techniques tout en perfectionnant son Allemand… Au 1er janvier 1970, il a quitté le service de l’Église pour poursuivre sa carrière comme pigiste à la Radio et dans la production d’émissions de télévision. Il a pris congé de l’Église, tout en exprimant sa disponibilité dans le cas où celle-ci l’appellerait sur un ministère dans le domaine des médias. En 2002, il a aussi été un temps candidat à la Présidence du Directoire de l’ECAAL.
Homme de médias, écrivain, chroniqueur, cabarettiste, passionné par les questions européennes et franco-allemandes (plus connu d’ailleurs en Allemagne qu’en France), Martin Graff a réalisé près de 200 films, reportages et documentaires et publié plusieurs dizaines de livres. Au cours de sa vie, il lui a été donné de fréquenter à Paris nombre de figures de la vie intellectuelle et culturelle comme Michel Foucault, Jean-Paul Sartre ou Philippe Sollers, avec lequel il assistait aux séminaires de Jacques Lacan.
Ce « contrebandier d’idées » et « vagabond des frontières », comme il aimait à se définir, était aussi un montagnard dans l’âme et un skieur émérite. Toujours, il rappelait son attachement au protestantisme et sa qualité « d’ancien pasteur ».
Marqué par le décès, le 3 février 1945, de son père enrôlé de force dans la Wehrmacht, il était pupille de la Nation. Toute sa vie, il a cherché des traces de son père disparu.
Reconnaissante pour son témoignage assumé par Martin Graff en tant que protestant dans le monde des médias, l’UEPAL s’associe au deuil de son épouse, de sa famille et de ses amis.
