1 avril 2021

Claudio Monteverdi – Adoramus te, Christe

Dans le cadre des Parenthèses de Carême, pour cheminer ensemble vers Pâques...

Claudio Monteverdi, immense compositeur, a marqué de son inventivité la période foisonnante, charnière entre la Renaissance et le Baroque. Inlassablement attaché à relier parole et musique, il a su expérimenter et illustrer toutes les formes musicales de son époque. Ainsi le madrigal, le motet de même que l’opéra se sont enrichis des innovations qu’il a su apporter.

Avec l’Orfeo (1607), il contribue également à la naissance d’un nouveau genre musical, l’opéra, et développe son potentiel dramaturgique.

Le présent motet date des années vénitiennes du compositeur, devenu maître de chapelle à la basilique St Marc de Venise en 1613. Il a été publié par l’un de ses élèves, Giulio Bianchi, en 1620.

L’écriture de Claudio Monteverdi se distingue par sa sobriété et son élégance. C’est dans l’économie des moyens et dans la concision que le compositeur touche à l’essentiel. Chaque terme du bref poème reçoit le motif musical qui lui sied : larges accords pour traduire la dévotion, rythmes chaloupés suivis de généreuses lignes descendantes pour la louange. Puis l’attention se focalise sur le propos central, le sacrifice rédempteur : deux chœurs de trois voix dialoguent avec passion, débouchant sur les longs accords pour signifier le monde racheté dans son universalité. Le miserere nobis, la demande de pardon, conclut cette brève page dans une émouvante intériorité.

Un moment de grâce, vécu et partagé par les jeunes chanteurs de l’octuor britannique VOCES8.

A écouter, à voir :

Adoramus te, Christe
et benedicimus tibi.
Quia per sanguinem tuum pretiosum
redemisti mundum, miserere nobis.

 

Christ, nous t’adorons
et nous te bénissons.
Toi qui par ton sang précieux
a racheté le monde, prends pitié de nous

Photo : Eric Mok / Unsplash