2 septembre 2020

Penser le « monde de maintenant », pour le futur

La deuxième édition du festival « 10 jours vert le futur » se déroulera à Kolbsheim du 10 au 20 septembre.

Dans le contexte de la crise du Covid-19 et des espoirs de « monde d’après » qu’elle a nourris, cette nouvelle édition du festival invitera à imaginer le « monde de maintenant ». Car, écrivent les organisateurs sur leur site Internet, « ce que nous faisons du présent détermine les sourires ou les larmes de demain ». Chaque soirée fera place à la réflexion avec une conférence, un débat ou un ciné-débat. Ainsi le 12 septembre, l’auteur Lucien Willemin invitera à s’interroger sur l’intérêt réel de changer nos appareils et nos voitures pour l’environnement. Le 17, le viceprésident d’Alsace Nature, Maurice Wintz, évoquera pour sa part les classifications des plantes sous le thème « de l’herbe sacrée à la mauvaise herbe ».

Des expositions, par exemple de dessins de Yannick Lefrançois, seront visibles tout comme deux spectacles, dont l’un décliné en modules en plusieurs endroits. À noter également, une célébration « contemplative, artistique et engagée » le 13 septembre, animée par plusieurs pasteurs, membre du groupe informel « pasteurs en chemin vert ».

Horizons différents

Caroline Ingrand-Hoffet, pasteure à Kolbsheim et membre de ce groupe, co-organise le festival. Cela dans un esprit qui se veut positif, avec quatre autres personnes rencontrées pendant la lutte contre le projet de contournement autoroutier de Strasbourg, dit GCO. Les dates de début et de fin y font d’ailleurs référence : la ZAD (zone à défendre) qui s’était formée dans la forêt voisine a été évacuée le 10 septembre 2018, quasiment un an après que les opposants au projet ont empêché des coupes d’arbres, le 20 septembre 2017. « Cette lutte a fait se connaître des gens d’horizons différents », se souvient la pasteure. Militants, villageois et artistes s’y sont notamment croisés.

Cet engagement commun est aussi, pour elle, une réponse aux critiques émises par une partie du monde protestant à l’encontre de l’engagement de pasteurs contre le tronçon autoroutier. « Il est encore une marque de l’ouverture importante de l’Église sur le culturel, le militantisme et les questions environnementales », commente-t-elle.

« Le festival a touché l’an dernier un public qui n’est pas venu exclusivement du village et qui n’est pas seulement issu du militantisme anti-GCO », rapporte Caroline Ingrand-Hoffet. Une réflexion est en cours pour créer une association dédiée à l’organisation des dix jours.

Site Internet et programme : vertlefutur.fr

 

Bénédicte Weiss

Article repris du Nouveau Messager – édition septembre-octobre 2020

Bannière de l'événement "10 jours vert le futur"