3 mars 2020

Réflexions et recommandations par rapport au coronavirus

Ainsi donc, se présente à nos portes un nouveau scénario catastrophe dont nos sociétés modernes sont devenues coutumières, et qui va certainement s’amplifier dans les semaines et les mois à venir.

Cette épidémie est l’expression exacerbée de la mondialisation de nos échanges, avec une accélération vertigineuse de la vitesse de propagation virale et médiatique. Elle s’inscrit de surcroît sur un arrière-plan de craintes apocalyptiques et de « collapsologie ». Le premier devoir des chrétiens est donc de ne pas céder à la psychose et de s’en tenir à des considérations rationnelles : des précautions minimales doivent être prises (voir ci-dessous). Ces précautions étant prises, il n’y a pas lieu à ce stade d’annuler les rencontres et rassemblements prévus dans la vie de nos communautés (cultes, réunions de travail, conférences, concerts, …). La situation peut évoluer dans les prochaines semaines, et nous ne manquerons pas de vous transmettre les éventuelles consignes des autorités sanitaires.

Une question particulière se pose par rapport à la sainte Cène, qui sera célébrée plus fréquemment dans cette période de Carême et durant la Semaine sainte. La pratique de l’intinction (hostie trempée dans la coupe), du gobelet individuel voire de la communion sous la seule espèce du pain pourra se justifier temporairement si l’épidémie de coronavirus devait connaître une forte expansion. Ces pratiques doivent avant tout faire l’objet d’une pédagogie appropriée de la part des pasteurs et conseils presbytéraux : leur légitimité repose sur le respect que je dois à mon voisin quand je suis moi-même porteur potentiel d’une infection transmissible, non sur la peur qu’il m’inspire. L’occasion peut-être de réfléchir à frais nouveaux au sens et à la pratique de la sainte Cène.

Il est utile de rappeler à cet égard que la pratique ordinaire et normale dans les Églises protestantes est la communion sous les deux espèces, pain ou hostie et coupe unique. Les Réformateurs se sont battus pour qu’il en soit ainsi et si les formes du culte sont secondes par rapport à la Parole proclamée et au message annoncé, ces formes « parlent » elles aussi. Ainsi, la pratique systématique de l’intinction ou des gobelets individuels dit-elle surtout la peur du voisin qui pourrait me contaminer. Elle s’est développée dans les années 90 avec le l’apparition du SIDA, dont il a été prouvé que sa transmission était impossible par la salive. Le Pr Didier Sicard, professeur de médecine et ancien président du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE), protestant engagé, déplorait déjà il y a plus de deux décennies le contre-témoignage symbolique que constituaient ces pratiques exprimant la peur et la méfiance. Elles renforcent le caractère individuel « vertical » de la communion au détriment de sa dimension « horizontale » communautaire, qui en fait intrinsèquement partie.

Que cette épidémie survienne en ce temps de Carême peut constituer une opportunité de « retour sur soi » individuel et collectif. L’occasion de réfléchir aux excès de la mondialisation et du tourisme de masse qui lie cette crise aux autres dérèglements de la planète générés par l’activité humaine. L’occasion aussi de proclamer notre espérance en la vie plus forte que la mort, de la manifester concrètement en ne cédant pas à la peur de l’autre et de l’étranger, et de favoriser des pratiques qui expriment la confiance plutôt que la méfiance.

 

Christian Albecker

 

Rappel de mesures de prévention en période d’infection

L’INRS, Santé et Sécurité au travail, précise :

« Il est essentiel de respecter les mesures habituelles d’hygiène, notamment de se laver fréquemment les mains avec du savon ou les désinfecter avec une solution hydroalcoolique ». Le port du masque n’est pas nécessaire, mais il est recommandé de « veiller à l’hygiène des locaux de travail, au nettoyage des surfaces… Le coronavirus est facilement détruit par les tensioactifs présents dans les savons et les produits de nettoyage des surfaces. »

Et nous, comment nous protéger ?

Limiter les salutations par contact direct

Faut-il encore serrer des mains ? Dans le contexte de nos missions et dans le cadre de l’Église, il peut être compliqué de s’en abstenir… et pourtant, ce sont souvent les mains qui sont un vecteur de transmission.

 

Un lavage plus fréquent des mains est préconisé

Un excellent moyen de prévention est le lavage des mains. Pour un savonnage efficace, compter 30 secondes, en veillant à savonner entre les doigts et au bout des doigts. La solution hydroalcoolique qui a tendance à dessécher les mains peut être utilisée quand on n’a pas de point d’eau.

 

Soyons tous vigilants à l’hygiène :

Le nettoyage régulier des surfaces et plans de travail qui nous entourent est primordial. Il est également important d’insister sur le nettoyage des poignées de porte, des interrupteurs, …

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