24 janvier 2024

Une délégation de Mayotte

Une visite au siège de l'UEPAL

Visite d’une délégation de Mayotte au siège de l’UEPAL

L’île de Mayotte, au large de Madagascar, fait partie de l’archipel des Comores, mais constitue un Département et Région d’Outre-Mer (DROM). L’île est française depuis 1841, date à laquelle le dernier sultan de Mayotte l’a vendue au Royaume de France, sous le règne de Louis-Philippe 1er en échange de sa protection. Plus petite que le canton de Wissembourg, l’île compte 310 000 habitants, avec une très forte croissance démographique. 95 % de la population est musulmane. Mayotte a en commun avec l’Alsace-Moselle le fait que la loi de séparation entre Églises et État de 1905 ne s’y applique pas. Les ministres du culte musulman (les cadis) sont rémunérés par le Département, et le conseil cadial est un service du Département de Mayotte.

Nous avons reçu le 17 janvier 2024 une délégation composée du Grand Cadi de Mayotte, Mahamadou Hamada Saanda, accompagné de deux conseillers et d’un membre de la délégation de Mayotte à Paris. En réflexion au sujet du droit local des cultes à Mayotte, ils sont venus passer plusieurs jours en Alsace pour prendre connaissance de notre organisation et éventuellement s’en inspirer. Leur intérêt s’est notamment porté sur le statut d’Établissements Publics du Culte de nos paroisses et sur l’enseignement religieux dans les établissements scolaires publics. Les jeunes mahorais fréquentent à la fois l’école publique et les écoles coraniques.

L’UEPAL a organisé à leur demande leur programme de rencontres, qui comprenait le bureau des cultes d’Alsace-Moselle, l’Institut de Droit Local, la Région Grand Est, la CEA et la Ville de Strasbourg. Il est intéressant de constater que notre droit local des cultes alsacien-mosellan, régulièrement remis en cause, intéresse des Français ailleurs dans le monde. Au total, ce sont plus de 4 millions de Français, soit 6 % de la population française, qui sont concernés par la non-application de la loi de séparation de 1905 : en Alsace-Moselle, Mayotte, Nouvelle Calédonie, Guyane, Polynésie, Wallis et Futuna, Saint Pierre et Miquelon. Ces chiffres à eux seuls suggèrent que ces différentes variantes de droit local des cultes ne sauraient être balayées d’un revers de la main !

Christian Albecker

 

© UEPAL

© glittermayotte / Pixabay