Il était un des principaux représentants de la pensée théologique libérale au sein du protestantisme français contemporain.
En ce qui concerne sa réflexion sur Dieu, il a expliqué qu’elle partait de son expérience personnelle : « La réalité objective, extérieure, de Dieu que j’ai constatée dans le monde de ma jeunesse m’a marqué et influencé parce qu’elle a rencontré en moi une conscience interne et intime de Dieu. J’ai toujours eu le sentiment d’une présence dans ma vie, qui m’accompagne et me mobilise, qui parfois me dérange et me bouscule, qui également me soutient et me réconforte. Cette conscience ne va toutefois pas sans interrogations ; j’éprouve une forte nécessité intérieure de la penser et de la comprendre. Je ne peux ni ne veux en rester à un sentiment. Je porte en moi une exigence d’intelligibilité. »
Il refuse donc une foi « crédule » (établie sans ou contre la raison) tout comme une foi « prouvée » (qui estimerait s’appuyer sur des raisonnements contraignant à croire) et veut élaborer une foi « crédible » cherchant à tisser des liens entre les convictions doctrinales et une compréhension globale, mais aussi rationnellement possible, de la réalité. Sans perdre de vue, aussi, que selon les temps et les lieux l’expression de la foi, tout comme celle de la dogmatique, ne peuvent manquer de se modifier.
(André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours)