Des nouvelles du Conseil de la Fédération luthérienne mondiale

Des nouvelles du Conseil

Genève, mardi 18 juin 2019

Le Conseil a adopté 5 résolutions concernant la biodiversité, la situation de la démocratie en Amérique latine, les persécutions et discriminations religieuses, les conséquences des cyclones Idai et Kenneth qui ont dévasté l’Afrique de l’Est en avril dernier ainsi que le 400^e anniversaire du début de la déportation des noirs Africains vers les Amériques. Le Conseil a enfin décidé que sa session de 2020 aura lieu à Abuja au Nigéria et celle de 2021 à Copenhague au Danemark.

Lundi 17 juin, en fin d’après-midi

Le Conseil a reçu le secrétaire général adjoint de l’ONU Michael Moller, directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG) pour la présentation du programme « Waking the giant » (Réveiller le géant), à travers lequel la FLM s’associe à l’ « Agenda 2030 pour le développement durable » de l’ONU. Cet agenda comporte 17 objectifs de développement durable (Sustainable Development Goals SDG) concernant la pauvreté, les inégalités, l’éducation, la santé, la dégradation de l’environnement, la paix et la justice. La FLM a repris un certain nombre de ces objectifs pour les décliner en direction des Églises membres. Elle a ainsi réalisé des supports pédagogiques d’autoévaluation, pour aider ses Églises membres à prendre conscience de ce qu’elles font déjà et les encourager à poursuivre leur engagement. Cette démarche ressemble à celle du label œcuménique « Église verte » développé en France, sur des sujets comme l’égalité hommes/femmes, l’enseignement ou les services de santé développés par les Églises.

Lundi 17 juin

Le Conseil, sur la base du rapport du groupe de travail qui avait été mandaté en 2018, a longuement débattu de la question du maintien ou non à Genève du siège de la FLM. Les facteurs de risques juridiques, politiques, le risque de perte de communion et de mémoire ont été progressivement perçus comme aussi importants que les motifs financiers. Le Conseil a donc décidé de maintenir le siège à Genève. Il a chargé le secrétaire général d’étudier les possibilités de décentralisation ou externalisation partielles de certaines activités ou fonction, avec le souci de la viabilité économique à moyen-long terme de la FLM.

Le Conseil a également décidé que la 13^e Assemblée mondiale de la FLM aura lieu du 21 au 27 juin 2023 en Pologne, à Cracovie, et sera accueillie par l’Église de la Confession d’Augsbourg de Pologne, en collaboration avec les Églises luthériennes voisines de Slovaquie et de République tchèque.

Dimanche 16 juin

Une célébration à la cathédrale St Pierre de Genève a été l’occasion de célébrer le 20^e anniversaire de la Déclaration Commune sur la Justification par la Foi (DCJF). Accueillie par le pasteur de St Pierre, Emmanuel Fuchs qui a assuré la prédication, l’assemblée a été présidée par Panti Filibus Musa, archevêque de l’Église luthérienne du Nigéria, président de la FLM, entouré des représentants des communions mondiales catholique, réformée, méthodiste et anglicane, signataires ou parties prenantes de la DCJF.

Jeudi 13 juin

Ça y est ! C’est parti ! Le Conseil de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) a commencé ce matin, sous le thème « Parce que nous connaissons la voix de Dieu » (Jean 10,4). La rencontre a débuté par un culte eucharistique dans la chapelle du Centre œcuménique. La prédication a été assurée par l’évêque canadien Larry Kochendorfer, et la Sainte Cène présidée par la pasteure Selma Chen de Taïwan, le tout soutenu par une très belle animation musicale. L’intercession a en particulier porté sur la situation à Hong-Kong, dont l’évêque a préféré ne pas rejoindre le Conseil pour rester auprès des membres de son Église dans ces circonstances difficiles. Le monde est présent ici dans sa diversité, avec ses tensions, ses joies et ses peines, résumé de l’Église universelle.

Durant ses 6 jours de réunion, le Conseil examinera en particulier la réforme de son organisation interne, les deux axes principaux consistant à confier au Secrétaire général et aux secrétaires régionaux la priorité de la communion « sur le terrain » (« rapprocher le local du global ») et par ailleurs à fusionner les départements « théologie » et « mission ». Il est intéressant de noter que la question des liens entre Église et mission se pose ici comme ailleurs (cf notre débat à venir sur la refondation du DEFAP et ses liens avec les Églises fondatrices). La question du maintien du siège à Genève sera également discutée après un long processus de réflexion. Le Conseil décidera également du pays qui accueillera la 13^e assemblée mondiale de la FLM en 2023 : c’est la Pologne qui sera proposée. Les différents Départements et commissions vont également rendre compte de leur action.

Les membres du Conseil (51, plus une quarantaine d’invités et d’experts) commencent maintenant à bien se connaître, ce qui renforce le caractère fraternel et la qualité des échanges.

Rapport d’activités

Pour avoir une idée des projets ou réflexions que porte la Fédération luthérienne mondiale, voici quelques points saillants issus du rapport d’activités du secrétaire général de la FLM, Martin Junge.

Faire communion : la FLM, c’est une fédération de 148 Eglises membres, réparties dans 99 pays et représentant 175 millions de luthériens : comment ces Eglises formulent-elles leur identité luthérienne dans leurs contextes respectifs ? Comment faire communion au sein de cette diversité ? Comment faire circuler et exploiter toutes les richesses du terrain pour en tirer des enseignements au niveau mondial ?

Formation des cadres : un réseau d’éducation de de formation a été créé pour développer et partager les ressources théologiques.

Assurer la promotion de l’égalité hommes/femmes à tous les niveaux : la FLM s’est engagée sur cette question depuis des années. Dans un monde qui semble disposé à revenir sur les acquis des femmes, ce n’est pas le moment de baisser les bras. La FLM organisera un rassemblement mondial autour de la masculinité afin d’intégrer les hommes dans la réflexion et l’élimination de la violence sexuelle et sexiste.

Aller plus loin avec les jeunes de la FLM. Toutes les Eglises de la FLM connaissent une baisse de participation des jeunes dans leurs assemblées. Comment faire pour inverser le processus ? La FLM s’est attaquée à la question en instaurant des quotas (20 % de jeunes de moins de 30 ans dans les conseils et assemblées). Les fruits de cette décision ? Un réseau mondial de jeunes réformateurs et réformatrices 2.0 est en place. Quelque 140 jeunes, choisi/es par leurs Eglises y participent et y réfléchissent à l’inclusion et la participation des jeunes.

Il n’y a pas d’Église qui « meure ». L’Église change ! Un peu partout, des Eglises sortent des sentiers battus. Le rôle de la FLM consiste à mettre en relation ces multiples initiatives, idées et expériences.

Une tendance croissante à la centralisation autour des pasteurs et à la cléricalisation. Parce que le sacerdoce universel (tous les croyants sont des prêtres !) est central dans les Eglises luthériennes, la FLM veut engager une réflexion autour du ministère ordonné.

Le département d’entraide mondiale de la FLM : le nombre de personnes réfugiées et déplacées ne cesse de croître : elles étaient 68 millions à travers le monde en 2018. Pourtant, dans le même temps, les ressources permettant de satisfaire leurs besoins diminuent. Les ministères du Département d’entraide mondiale (DEM) de la FLM touchent environ trois millions de personnes mais les perspectives financières du secteur humanitaire restent incertaines. Pour maintenir ses programmes d’aide ou les développer, la FLM doit sans cesse se tourner vers d’autres sources de financement.

Le rapport poursuit en abordant les questions œcuméniques, les relations interreligieuses, le rétrécissement de la place dévolue à la société civile, etc.

Pour lire le rapport complet de Martin Junge, cliquez ici.