Dans l’histoire de la musique, il est courant de trouver des œuvres écrites en l’honneur d’un monarque, flattant l’orgueil d’un roi ou d’une nation. La tragédie Atys de Philippe Quinault mise en musique en 1676 par Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) en est une illustration frappante.
Atys est destiné au divertissement « du plus grand des Héros », le roi de France Louis XIV qui dit-on, en chantait souvent des airs. Inspiré des Fastes d’Ovide, le livret met en scène le berger Atys, des muses, des héros, la déesse Cybèle, des zéphyrs ainsi que des personnages allégoriques (le Temps, les Heures). Tout en exaltant la magnificence du roi, il s’agit du premier opéra à mettre l’amour au centre de l’intrigue.
À l’écoute, l’ouverture du Prologue, en trois parties : lent et pointé, pour désigner la solennité de la fonction royale, puis vif et fugué, enfin lent en reprenant le mouvement initial. J.-B. Lully peut être considéré comme l’inventeur de ce qui sera nommé « Ouverture à la française ». Cette forme typique sera reprise par de nombreux compositeurs : Purcell, Telemann, Handel et J.-S. Bach notamment.
La présente interprétation des Arts Florissants dirigée par William Christie, claveciniste et chef d’orchestre d’origine américaine, signe la renaissance des opéras baroques français. L’année 1987 est marquée par la reprise d’Atys de Lully, une première. Grâce à un immense travail de recherche, William Christie a fait redécouvrir en France les grands compositeurs baroques français : J.-B. Lully,
M.-A. Charpentier et J.-P. Rameau en particulier, tant pour le répertoire profane que pour le répertoire sacré.
À écouter, à voir : Atys prélude