Paroisse d’Ernolsheim-lès-Saverne

Village de 600 habitants majoritairement protestants, est adossé aux Vosges centrales. Visible de loin, l’église domine un habitat compact de maisons serrées le long de la rue principale. Avec son clocher à quatre étages et sa nef massive, elle se situe en lisière de forêt sur un promontoire. Une église transformée : les siècles coexistent. Mentionnée dès 1178, l’église dont le patron est Saint-Michel, appartient à la riche abbaye bénédictine de Neuwiller. Le village passe en 1280 aux seigneurs de Hanau-Lichtenberg et adopte la Réforme luthérienne en 1545. En 1729, le simultanéum est introduit : usage de la nef aux protestants, et du chœur aux catholiques (pour quelques familles). En 1841, la nef étant devenue trop exiguë, la municipalité décide de la démolir pour en reconstruire une plus spacieuse, une Predigtkirche (architecte Maestlé, Saverne). Ses grandes verrières « blanches » offrent la lumière et le spectacle de la nature à toute heure du jour et en toute saison. Le chœur qui date du XVe siècle est déplacé contre le mur ouest. Le clocher du XIVe siècle est surélevé et une flèche octogonale remplace l’ancien toit en bâtière. Un vitrail contemporain de François Bruetschy Le chœur reconstruit, caché à l’arrière de la nef, avec ses trois baies géminées vitrées fut l’objet en 2010 d’un projet de vitraux contemporains mené par le CEEAC (Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines), et confié à François Bruetschy (voir brochure « L’Ange », disponible en mairie ou à l’église). À voir aussi Un orgue Stiehr de 1848, le tableau chronologique des pasteurs depuis 1546, et l’ autel en marbre et la chaire en grès (Maestlé). À l’extérieur : une dalle-autel scellée dans le mur de la grange et utilisée pendant la Terreur (1793) ; une pierre tombale de 1869, retrouvée en 2010 ; les marques lapidaires sur les murs du chœur.