Conviction, devoir, engagement, résistance au mal et à la barbarie… cette exposition autour d’une figure hors du commun vous conduira au coeur de la résistance au nazisme.
Médecin français, fille de pasteur ayant grandi à Guebwiller en Alsace, Adelaïde Hautval est arrêtée en mai 1942 en gare de Vierzon pour défaut de laisser-passer de la ligne de démarcation. Emprisonnée à Bourges après une altercation avec des agents de la gendarmerie allemande, elle s’y indigne des traitements infligés aux codétenus juifs. Une série « d’incidents » avec les geôliers allemands attestent de son caractère intransigeant et de convictions éthiques et humanitaires. En réponse à ses protestations sur le traitement des juifs, elle est finalement déportée à Auschwitz Birkenau en janvier 1943. Peu après son arrivée à Auschwitz, elle est assignée à l’infirmerie du camp des femmes. Elle les soigne de son mieux, refuse de conclure ses diagnostics par « est incapable de travailler » qui signifierait un arrêt de mort, sauvant nombre d’entre elles de la chambre à gaz. A Auschwitz comme à Ravensbrück où elle sera transférée en août 44, elle oppose un refus à plusieurs médecins nazis qui lui demandent de participer aux expérimentations réalisées sur des détenues juives.
En 1965, Adelaïde Hautval est nommée Juste parmi les Nations. C’est la deuxième Française, première personnalité alsacienne et première personnalité médicale française distinguée par Yad Vashem. Elle est aussi la première à son retour de déportation à publier des comptes rendus des expériences dites ‘’médicales’’ pratiquées à Auschwitz et à Ravensbrück. Ses mémoires seront publiées en 1991, puis en 2006 dans un ouvrage intitulé Médecine et crimes contre l’humanité : le refus d’un médecin déporté de participer aux expériences médicales.
- Encore quelques jours pour profiter de l’exposition à Haguenau, qui se clôturera à la fin de la semaine.