8 mai 2020

8 mai 2020 : un jour…

En cette période de confinement, retrouvez chaque jour, une prière, une musique... Un moment de foi à vivre tout en restant chez soi.

une prière…

En cette période, où nous devons rester à la maison et donc loin physiquement les uns des autres, nous vous proposons de rester unis symboliquement avec une prière chaque jour.

Proposée par Sophie Herrlé, pasteure à Lembach et Sophie Letsch, pasteure dans les Hauts de Bruche

Tu es, Seigneur, comme un trait de lumière,

Venu du fond des temps, du plus loin des espaces,

Déchirer les ténèbres de la vie et du monde.

Mais il en faudrait tant de ces traits de lumière !

Tu es, Seigneur, comme une main offerte,

Tendue du fond des âges, venue de nos mémoires

Arracher à la mort ce qui nous reste
d’un mouvement de vie.

Mais il en faudrait tant de ces mains ouvertes,

Pour que la paix vienne sur l’humanité !

Tu es, Seigneur, comme un de ces espoirs d’aimer,

Pour qu’un souffle de vie fasse chanter

Les lendemains des hommes !

Sois la paix que nous ne pourrons jamais construire seuls,

La paix qui change le monde,

La paix qui change les hommes.

Jehan Claude Hutchen

Dieu de la vie, nous te prions aujourd’hui
pour tous les retraités
qui font tout ce qu’ils peuvent
pour soutenir les actifs :
ceux qui restent chez eux
et qui respectent le confinement,
ceux qui ont pu reprendre du service
et aider là où il le fallait,
ceux qui gardent les petits enfants
pour que les parents puissent aller travailler,
ceux qui aident dans le milieu associatif et ainsi de suite.

Seigneur, bénis-les. Seigneur, prends pitié.

une musique…

Entrevoir le bout du tunnel, voir et entendre dans la nature la vie renaissante, partager l’espérance autour de soi… Se poser un instant et se laisser emporter par une musique redonne de l’énergie. Différentes musiques sont proposées à l’écoute jour après jour par le service musique de l’UEPAL.

 

Benjamin Britten (1913-1976) :
War Requiem op.66

Créée en 1963 pour l’inauguration de la cathédrale de Coventry (GB) reconstruite après le bombardement de 1941, cette œuvre constitue pour Benjamin Britten un réquisitoire contre la guerre et un hommage à toutes ses victimes. Combinant le texte liturgique du Requiem et des poèmes de Wilfred Owen, jeune soldat tué au front en 1918, ce War Requiem oppose trois groupes vocaux et instrumentaux. Le grand chœur chante le texte de la messe des morts, le chœur d’enfants avec l’orgue personnifie l’innocence et l’espérance dans l’avenir, le ténor (représentant un soldat anglais) et le baryton (représentant un soldat allemand) quant à eux racontent la réalité traumatique de la guerre à travers les poèmes d’Owen. Le texte latin signe l’intemporalité de l’œuvre alors que les poèmes anglais sont garants de son actualisation. Attaché à la réconciliation entre 3 nations parties prenantes au conflit, Britten a voulu confier la partie de soprano à une Russe, la voix de baryton à un Allemand et celle de ténor à un Anglais.

 

1. 01:34 Requiem aeternam – What passing bells : Introït lent au son du glas avec le texte latin de la messe des morts. Evocation des mourants au champ de bataille par le ténor. Le chœur, crépusculaire, chante le Kyrie pianissimo.

 

2. 11:59 Dies Irae – Buggles sang – Liber scriptus – Out there, we walked quite friendly up to the death – Recordare – Confutatis – Be slowly lifted up – Dies Irae – Lacrimosa / Move him, move him :
Les fanfares de cuivres  jouent un éminent rôle symbolique : tantôt elles évoquent l’appel du clairon au combat, tantôt le Jugement dernier (Dies Irae 30:34), la poursuite de l’ennemi, voire la descente aux enfers ou la destruction. Le Recordare (23:48), appel à la mansuétude divine chanté par le chœur d’enfants, apporte une lueur d’espoir. Soutenue par le chœur, la soprano entame un poignant Lacrimosa (31:47).

 

3. 40:25 Offertorium : Domine Jesu Christe – Quam olim Abrahe – Isaac and Abram –Hostias et preces tibi –Quam olim Abrahae
La musique traduit le désarroi de l’homme face à l’absence d’intervention divine dans So Abram rose (44:08) : on évoque l’alliance perdue qui aboutit, non au sacrifice d’Isaac, mais à celui de milliers de vies.

 

4. 50:38 Sanctus – Benedictus – After the blast of lightning
Le Sanctus apocalyptique cède la place à un Benedictus plus serein.

 

5. 1:02:40 Agnus dei / One ever hangs
Appel à la paix.

 

6. 1:06:35 Libera me – Strange meeting – In paradisum – Requiem aeternam
Atmosphère tendue, inquiète, jour de calamité. Le calme revient avec la rencontre des deux soldats ennemis outre-tombe (1:14:02), ils vont mourir ensemble. Les enfants implorent le repos éternel pour les combattants (1:24:05).

 

A voir, à écouter B. Britten – War Requiem – Philharmonie de Paris, D.Harding – live (avec sous-titrage)

Textes et traduction

“Depuis que je crois qu’il y a en chaque homme l’esprit de Dieu, je sens qu’il est de mon devoir d’éviter de participer à la destruction de toute vie humaine. » Benjamin Britten

 

un cantique…

Recueil « Alleluia », 55/12 Ecoutez, le temps viendra

 

© Dorian Mongel / Unsplash